Sylvestre et Urbania (à paraitre en 2027)
l’adaptation en roman graphique d’un spectacle de Laurie Comtesse et Marc Berman (Compagnie Pièce Manquante).
En 2221, Urbania vit au 406e étage d’une Tour de cinq kilomètres de haut, le plus petit et le plus ancien de ces bâtiments autonomes, construit sur la ville de Genève. Comme le million de ses co-habitants, elle n’est jamais sortie, tout le nécessaire est accessible au sein de cette cité verticale. Il est dès lors inutile de s’interroger sur ce qu’il y a en Bas. Sur le sol, invisible depuis les habitations, la forêt sauvage ne présente que peu d’intérêt pour les humains. Le réel, pour les habitants, tout comme leur imaginaire, s’arrêtent aux murs. Leur esprit est tout entier accaparé par leur emploi, leurs hobbys et l’administration. Seuls les insectes font encore le lien entre le Bas et le Haut, derniers détenteurs du savoir des passages, libres de se promener à leur guise entre les arbres et les Tours.
Urbania a cinq ans lorsque sa génitrice jette son frère de trois ans, Urbain, par la fenêtre. 406e étage, 1624 mètres de chute avant l’entrée dans le nuage-barrière, puis on ne sait pas : à part les nourrissons ratés et les adultes dysfonctionnels plus personne n’est sorti depuis des temps immémoriaux. Dans la Tour, les enfants sont tous très beaux, sages et silencieux, car leur aspect et leur caractère sont sélectionnés à leur conception. Cependant, la carte chromosomique d’Urbain, à l’usage, s’est révélée fausse. Après trois longues années, sa génitrice, excédée et déçue par sa laideur, ses pleurs et sa sauvagerie, a donc jeté cette production, son « fils », par la fenêtre comme on le fait de coutume dans les Tours avec les rares bébés non conformes.
Depuis, Urbania est obsédée par ce qu’il y a en Bas et par ce qu’est devenu son petit frère. Elle n’a cessé de balancer des objets par la fenêtre. Depuis qu’elle sait écrire, elle lance aussi des bouteilles en plastique recyclé contenant des messages adressés à Urbain. Trois ans après l’élimination de son petit frère, une fourmi lui apporte un message, Enfin une réponse du Bas.
Fullscreen ModeUn projet en cours de réalisation avec le soutien de
l’Office cantonal de la culture et du sport de Genève – Fondation Genevoise privée – la Fondation Jan Michalski – Arts Visuels Vaud – Arts en jeu – le Service culturel de la Ville de Vevey.